ENSEIGNEMENTS


HISTOIRE - GÉOGRAPHIE
ÉDUCATION MORALE ET CIVIQUE


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Lycée français Blaise Pascal de Libreville

13 Avril 2022

Article de Claudia FAUSTHER DOE Terminale Géopolitique

Chaussettes imprimées renard, pantalon marron, chemise fleurie, attitude chaleureuse, c’est ainsi que Florent Piton se présente au lycée Blaise Pascal pour une présentation avec une cinquantaine d’élèves du lycée. Attitude qui contraste avec le sujet lourd que s’apprête à aborder le jeune historien.

Informer les jeunes pour entretenir la mémoire

7 h 50, Florent Piton commence son intervention sur le génocide au Rwanda. Façon originale de rendre compte des événements, le jeune historien commence par évoquer la fin du génocide pour progressivement remonter aux sources de l’événement. À l’issue du génocide, on déplore 1 million de morts majoritairement des Tusti, ethnie visée par ce génocide. Parmi les victimes, 43 % sont des femmes et 35 % des enfants de moins de 15ans, ce bilan lourd en seulement trois mois de conflit montre l’ampleur du massacre perpétré. Fait intéressant, Florent Piton mentionne le fait que bien que le Rwanda soit l’un des pays les plus pieux d’Afrique, les génocidaires n’ont pas hésité à tuer les Tutsi qui se réfugient dans les églises, il évoque notamment le massacre de l’Eglise de Nyange.
Sous les oreilles attentives des jeunes lycéens, Mr Piton indique que l’attentat généré contre le président en exercice à cette époque Juvénal Habyarimana survenu la nuit du 6 avril 1994 serait l’élément déclencheur du génocide et non pas la cause de ce dernier.

L’origine d’une aliénation collective ; le fruit du racisme colonial

 Le déroulement du génocide est le même dans toutes les localités du Rwanda. Avec l’exemple de la commune de Nkuli, on apprend que ce sont les notables des communes qui, après l’attentat du président orchestre le massacre des Tutsi qu’ils accusent d’être à l’origine de l’assassinat du président. Mais ces accusations et cette hostilité ne sont pas le fruit du hasard. En effet, il faut remonter à la fin du 19ième siècle alors que le Rwanda était encore une colonie belge pour comprendre les causes du génocide.
Durant cette période, les colons belges ont instrumentalisé l’appartenance ethnique en établissement une racialisation des Hutu et des Tutsi, ainsi les Tusti sont dépeints comme des envahisseurs. De là naît l’hostilité envers les Tutsi au Rwanda. S’en suit alors une longue période de tentions entre les deux ethnies jusqu’au mois d’avril 1994, date à laquelle le massacre commence ; les voisins d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui.
Les murmures et chuchotements apparaissent dans la salle de conférence après les explications de Florent Piton quant à la responsabilité de la Belgique coloniale dans le massacre des Tutsi, il faut le rappeler, l’historien intervient dans une ancienne colonie française, dans laquelle il existe une certaine animosité lorsque l’on évoque la période coloniale. La séance se termine alors sous les applaudissements des lycéens à l’issue de la phase questions/réponses.
L’intervention de Florent Piton se clôt sous une horde d’applaudissements, expression de la gratitude des élèves du lycée Blaise Pascal à l’égard du jeune historien.

Il est essentiel pour construire une société pérenne, d’instruire les acteurs de demain afin que les erreurs du passé ne se reproduisent pas.